Bords de mer

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BORDS DE MER
L’été, période de vases communicants.
C’est par vagues, souvent déferlantes, que les estivants investissent les côtes pour une période de vacances, terme où l’idée de vacuité devient tragiquement paradoxale.
La nature, dont on dit, parfois, qu’elle reprend ses droits, devra attendre pour les faire valoir et l’océan est bien chanceux qui, une fois ou deux par jour, peut prendre ses distances.
La « grande bleue » est là, source de toute vie, originelle et nourricière, maternelle en somme et nous gesticulons au bord de son mamelon. Peut-être, cherche-t-on à retrouver une certaine innocence perdue, dans ce dénuement soudain qui nous révèle autant qu’une longue confession, mais sur le sable, souvent, les échouages les plus pathétiques ne sont pas ceux qu’on pense.
Alors, les tempéraments s’expriment et loin des conventions normatives du monde du travail, on s’affiche, on campe et on se campe, postures et impostures. Certains même se retranchent, camps fortifiés de toile, expressions du territoire bien implanté dans les esprits ; on retrouve son naturel à défaut de retrouver la nature.
Ce qui nous relie à celle-ci ne tient souvent qu’à un fil. Un peu de tissu et de vent, ce serviteur ombrageux, suffisent, parfois, à nous alléger de trop d’attraction ; ce qui nous pèse s’envole, un temps, c’est une distraction.
A bâbord, il y a la mer ; à tribord, il y a la mer ; au bord, il y a tout le reste : les baraques, les cahutes, les blockhaus, les néons, les manèges et les frites, les niniches, les chouchous, les chachas, les cornets, les corniauds et les tongs, les tongs, les tongs.